Quand j’ai découvert des taches d’humidité sur un mur du salon, ma première réaction a été de vouloir tout camoufler au plus vite avec une jolie couche de peinture. Après quelques recherches (et quelques erreurs), j’ai compris qu’on ne peint pas un mur humide comme on repeint un mur sain. Peindre sans traiter correctement peut aggraver le problème et rendre la rénovation beaucoup plus coûteuse. Je vous partage donc ce que j’ai appris — et ce que je fais désormais — pour choisir une peinture adaptée sans empirer l’humidité.
Comprendre le type d’humidité avant de repeindre
La règle d’or : ne jamais se précipiter. Avant même de penser à une peinture, il faut identifier la source de l’humidité. J’ai pris le temps d’observer quand les taches apparaissaient (plutôt après une pluie, toute l’année, ou uniquement en hiver ?) et où elles se situaient (près du sol, sur un mur mitoyen, côté façade ou côté intérieur).
Voici les principales causes à distinguer :
Remontées capillaires : humide au ras du sol, plinthes effritées, salpêtre. Souvent lié à l’absence ou à la défaillance d’un système d’étanchéité à la base des murs.Infiltrations : traces qui augmentent après la pluie, taches localisées côté façade. Problème d’étanchéité extérieure, fissures, joints abîmés.Condensation : taches plutôt en hauteur, près des fenêtres, dans les angles. Souvent lié à une mauvaise ventilation et à des ponts thermiques.Fuites : tâches évoluant rapidement, parfois avec efflorescence ou écoulement. Proviennent d’une tuyauterie, d’un toit ou d’une gouttière.Si vous n’êtes pas sûr, n’hésitez pas à faire venir un professionnel. J’ai appelé un artisan pour un diagnostic lorsque j’ai eu un doute entre infiltration et condensation — ça m’a évité une fausse manœuvre coûteuse.
Peintures à privilégier (et celles à éviter)
Une fois la cause traitée (ou au moins évaluée), le choix de la peinture devient crucial. Voici ce que j’ai testé et ce que je recommande :
Peintures minérales (silicate / siloxane) : ce sont, selon moi, les meilleures pour les murs qui restent sujets à une humidité modérée. Elles sont perméables à la vapeur, donc laissent le mur “respirer” et n’emprisonnent pas l’humidité. La marque Keim est souvent citée pour ses peintures minérales.Peinture à la chaux : excellente pour les murs anciens et humides, très perméable et antibactérienne naturellement. Elle donne aussi un joli rendu mat et chaleureux. Idéale en rénovation de murs en pierre ou en enduit traditionnel.Peintures anti-condensation : ces peintures contiennent des micro-sphères isolantes qui réduisent le phénomène de ponte froide (et donc de condensation). Elles ne résolvent pas un problème d’infiltration mais peuvent aider si le souci vient d’un excès d’humidité intérieure.Peintures anti-moisissure : elles contiennent des fongicides et inhibiteurs de champignons. À utiliser après traitement des moisissures et sur un mur sain. Zinsser propose des produits efficaces (même si je préfère toujours traiter la source).À éviter : peintures 100% acryliques ou filmogènes imperméabilisantes : elles forment un film étanche qui piège l’humidité dans le mur. Cela peut donner l’impression de résoudre le problème à court terme, mais sur le long terme, les remontées d’humidité s’aggravent et la peinture s’écaille.Préparation du mur : l’étape que beaucoup négligent
La préparation est, à mon avis, la clé d’un résultat durable. Voici la procédure que j’applique systématiquement :
Enlever la peinture et le revêtement détériorés (grattage, ponçage léger).Traiter les moisissures avec un produit fongicide (ou une solution d’eau de javel diluée si vous êtes prudent). J’utilise parfois un produit dédié comme Zinsser Mold Killing Primer pour assurer une désinfection complète.Réparer les fissures et les joints (mortier, mastic adapté).Si nécessaire, traiter les remontées capillaires ou poser un système d’injection d’un produit hydrofuge (travail d’artisan).Appliquer un primaire adapté : pour une peinture minérale, choisir un primaire minéral ; pour des supports salins, utiliser un primaire spécifique qui bloque les sels (inhibiteur d’efflorescence).Procédé d’application que j’utilise
Pour un mur à humidité modérée, voici mon protocole :
Attendre que le mur soit sec au toucher. Parfois il faut plusieurs jours après traitements et ventilation.Appliquer un primaire adapté (parfois deux couches fines).Peindre avec une peinture minérale en 2 couches fines et régulières plutôt qu’une couche épaisse.Respecter les températures et l’humidité indiquées par le fabricant (ne pas peindre en intérieur trop humide).Comparatif rapide (tableau)
| Type de peinture | Perméabilité à la vapeur | Avantages | Inconvénients |
| Peinture minérale (silicate) | Élevée | Permet au mur de respirer, durable, anti-salissures | Prix souvent plus élevé, application plus technique |
| Chaux | Très élevée | Bonne pour les murs anciens, esthétique | Aspect spécifique, nécessite préparation |
| Anti-condensation | Moyenne | Réduit buée et condensation, facile à appliquer | Ne traite pas les infiltrations ni remontées |
| Acrylique filmogène | Faible | Bonne couvrance, prix | Peut piéger l’humidité et aggraver les problèmes |
Produits et marques que j’utilise ou recommande
Parmi ceux que j’ai testés :
Keim (peintures silicate) : excellente tenue et respiration du support.Zinsser : pour les primaires anti-moisissures et traitements préalables.Peintures à la chaux (diverses marques) pour les murs anciens — attention au rendu et à la technique d’application.Évitez les solutions “miracles” qui promettent de tout réparer sans préparation — lisez les fiches techniques.Quand faire appel à un professionnel
Si l’humidité provient de remontées capillaires, d’une infiltration extérieure complexe ou d’une fuite de plomberie cachée, appelez un pro. J’ai constaté que tenter de masquer sans diagnostic mène souvent à des reprises plus importantes. Un professionnel pourra proposer :
Tests d’humidité approfondis (mesurage par carbure ou pinces).Injection d’hydrofuge pour remontées capillaires.Travaux d’étanchéité extérieure (ravalement, re-jointoiement, remplacement d’une gouttière).Quelques astuces pratiques
Ventilation : souvent, améliorer la ventilation (VMR / VMC, aérations naturelles) règle beaucoup de problèmes de condensation.Déshumidificateur : utile pendant la rénovation pour accélérer le séchage.Mesure : utilisez un hygromètre pour suivre l’évolution de l’humidité avant et après travaux.Patience : attendez que le mur soit sec avant d’appliquer la peinture de finition.Si vous êtes sur Actualité Maison (bonjour aux lecteurs du site !) et que vous envisagez une rénovation, gardez en tête que le choix de la peinture n’est qu’une partie de la solution. Traitez d’abord la cause, choisissez une peinture perméable si le mur a besoin de respirer, et préférez une préparation méticuleuse plutôt que des retouches rapides. Si vous voulez, je peux vous aider à analyser votre cas précis — décrivez les taches, leur position et je vous dirai ce que je ferais.